PRINCIPE

Le principe de la rééducation vestibulaire (RV) est d’utiliser la plasticité du système nerveux central, c’est-à-dire sa capacité à développer de nouvelles stratégies d’équilibration face à une atteinte du système vestibulaire périphérique. Elle met en jeu deux types de mécanismes : l’habituation qui diminue l’intensité de la réponse dans un système donné par répétition de la stimulation et le remodelage ou adaptation qui aboutit à une réorganisation des circuits neuronaux, une recalibration du gain des réflexes vestibulo-oculaires ou vestibulo-spinaux, et une meilleure utilisation des « béquilles » visuelles et proprioceptives
.
La RV vise donc à obtenir une compensation centrale face à un déficit vestibulaire, uni ou bilatéral, complet ou partiel, compensation qui pour une raison ou pour une autre (âge, contexte psychologique, etc.) le patient n’est pas capable de mettre en place spontanément ce qui le pousse à adopter des stratégies d’évitement aggravant artificiellement les symptômes. Toutefois pour que la RV soit efficace, il est essentiel que ce déficit soit stabilisé, non évolutif, ce qui, nous le verrons, est d’importance pour les indications.
Ainsi définie, la RV doit donc être distinguée de la rééducation de l’équilibre, laquelle inclut souvent des techniques de rééducation vestibulaire mais s’adresse à des pathologies non vestibulaires.

Une distinction sera faite des troubles d’équilibres d’origine cervicogénique, également à traiter.

SÉMIOLOGIE DE L'ATTEINTE VESTIBULAIRE

Il est habituel de distinguer, de façon schématique et forcément discutable, les troubles résultant d’une atteinte vestibulaire en deux catégories.

Les vertiges se définissent comme une illusion de mouvement rotatoire avec signes neuro-végétatifs, sans perte de connaissance, et dans leurs formes mineures, sensation de pseudo-ébriété. Ils traduisent le déficit aigu, unilatéral ou du moins asymétrique de l’entrée sensorielle vestibulaire par atteinte du labyrinthe ou du nerf vestibulaire. Ils entrent dans le cadre des syndromes dits « vestibulaires » que l’on peut individualiser ainsi : le Vertige Paroxystique Positionnel Bénin, la maladie de Menière, la névrite vestibulaire, le traumatisme ou commotion labyrinthique, le vertige post-opératoire de désafférentation après chirurgie du neurinome de l’acoustique ou neurotomie vestibulaire, et la vestibulopathie récurrente. Restent certains vertiges dits orphelins ou inclassables.

Les troubles chroniques de l’équilibre regroupent à des degrés divers un ensemble de symptômes ayant la particularité d’être déclenchés par le mouvement de la tête et/ou du corps ou, plus rarement, par celui de l’environnement : instabilité du regard avec vision floue (oscillopsies) ; sensations d’étourdissement, avec ou sans chute ; instabilité posturale statique ou dynamique. Ils correspondent soit à un déficit vestibulaire minime ou au contraire bilatéral et complet, soit à une anomalie de l’intégration centrale des messages périphériques. On range sous cette rubrique clinique les syndromes suivants : la presbyvestibulie, la vestibulopathie ototoxique, le vertige non compensé. D’autres syndromes, dont sans doute certaines affections neurologiques, restent fréquemment non identifiés.

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